Lorsque la reconnaissance montre que le nombre de victimes est plus élevé que celui que peut
prendre en charge la première équipe de secours sur place, il est indispensable de réaliser un
repérage des victimes. C’est le « REPERAGE SECOURISTE ».
Le repérage a pour objectif de localiser et d’identifier l’ordre dans lequel les victimes doivent
recevoir les gestes de secours indispensables, de façon à bénéficier au plus grand nombre.
Pour cela, il faut examiner et séparer rapidement les victimes en fonction de la présence ou non
d’une détresse vitale et de l’urgence des gestes de secours à réaliser.
Le repérage secouriste des victimes se fait souvent dans un environnement difficile. C’est
pourquoi, il doit être simple, rapide et basé uniquement sur les compétences techniques de
l’équipier secouriste, à savoir, l’examen de l’état de conscience, de la respiration et de la
circulation.
Au cours de ce repérage, l’équipier secouriste ne doit pas s’arrêter pour réaliser des gestes de
secours qui risquent de l’immobiliser plusieurs minutes, à l’exception :
• De l’arrêt d’une hémorragie par pansement compressif ou garrot ;
• De la libération des voies aériennes ;
• De la position latérale de sécurité.
Pour éviter des examens successifs (victime examinée par plusieurs équipiers à la suite), il est
possible de repérer les victimes examinées au moyen d’un code « couleur » sous la forme d’un
bracelet, d’un ruban de toile ou d’un ruban adhésif… Il est commun d’utiliser en fonction de la
gravité de la victime 4 couleurs : NOIR, ROUGE, JAUNE et VERT.
Dans un premier temps : « Lève toi et marche ! »
Demander aux victimes, qui sont debout ou qui peuvent se lever et se déplacer, sans douleur
intense, de se regrouper à l’écart du sinistre. Dès qu’une zone sûre sera trouvée, les blessés y
seront dirigés, accompagnés si possible par un équipier secouriste.
Cette zone sécurisée s’appelle le point de rassemblement des victimes (PRV). Dès que
possible, et en fonction des moyens disponibles, le PRV est placé sous la surveillance d’un ou
plusieurs intervenants secouristes.
Les victimes évacuées vers le PRV par leurs propres moyens sont des éclopés (blessés très
légers) et, si on utilise un repère de couleur, elles seront identifiées par la couleur VERTE
(victime valide).
Dans un deuxième temps : « Je commence là ou je suis…(bilan succinct )»
L’équipier secouriste commence à examiner les autres victimes, en commençant par la victime
la plus proche de l’endroit où il se trouve. Cet examen ne doit pas prendre plus de 1 à 2
minutes. Il aboutit à un bilan succinct, dont l’objectif est :
• De réaliser les gestes de survie immédiats (voir ci-dessus) qui n’immobilisent pas
l’équipier secouriste ;
• De repérer les victimes et d’apprécier leur état de gravité, par une couleur, afin
d’identifier les victimes qui nécessitent des gestes de secours en priorité.
Si l’équipier secouriste trouve un repère sur la victime (victime déjà examinée), il passe alors à
la victime suivante.
Le bilan succinct est basé sur l’examen de la conscience, de la fréquence respiratoire, et de la
fréquence cardiaque. Comme tout bilan, il débute par :
• La recherche d’une hémorragie externe afin de l’arrêter en utilisant une technique
d’arrêt des hémorragies qui n’immobilise pas l’équipier (pansement compressif, garrot)
ou en demandant à un témoin (ou victime valide) de maintenir la compression à sa
place ;
• Puis, une évaluation de l’état de conscience, de la même façon que dans le bilan
secouriste.
a) La victime est inconsciente
• Contrôler sa respiration, après avoir réalisé une bascule prudente de la tête en arrière
et le maintien temporaire du menton vers le haut. En présence de multiples victimes, la
LVA ne doit pas tenir compte d’un traumatisme du rachis cervical ;
• La victime ne respire pas : Dans le cadre d’un SMV, la prise en charge d’une victime
inconsciente, en arrêt respiratoire, ne pourra se faire que si le nombre d’équipiers
secouristes est suffisant. Si un code couleur est utilisé, cette victime est repérée par
une couleur NOIRE (victime décédée ou en ACR) ;
• La victime respire : La placer en PLS, si possible. Si un code couleur est utilisé, cette
victime est repérée par une couleur ROUGE (prise en charge prioritaire).
b) La victime est consciente
• Compter la fréquence respiratoire
Si la fréquence respiratoire est ≥ 30 mvts par minute, la victime présente une
détresse vitale. Elle nécessite une prise en charge en priorité. Si un code couleur
est utilisé, cette victime est repérée par une couleur ROUGE (prise en charge
prioritaire) ;
Si la fréquence respiratoire est < 30 mvts par minute, prendre le pouls carotidien.
• Compter la fréquence cardiaque au niveau du pouls carotidien
Si le pouls carotidien est difficilement perçu ou rapide (≥ 120), la victime présente
une détresse vitale. Elle nécessite une prise en charge en priorité. La garder
allongée. Si un code couleur est utilisé, cette victime est repérée par une couleur
ROUGE (prise en charge prioritaire) ;
-Si le pouls carotidien est bien perçu et régulier (< 120) et que la victime ne peut se
déplacer (fractures, plaies graves…), elle bénéficiera de gestes de secours
secondaires dés que le nombre d’équipiers secouristes sera suffisant. Si un code
couleur est utilisé, cette victime est repérée par une couleur JAUNE (victime qui
nécessite une prise en charge différée).
Extrait du Guide Nationale de Reference Du PSE2 (premier secours en équipe de niveau 2), agréé par le ministère de l'Interieur.