Voici un cours sur les techniques d'immobilisations que nous pouvons réaliser avec notre matèriel et surtout une partie sur la technique d'utilisation du fameux "bax-trap".
Les Immobilisations INDIQUER LES PRINCIPES GENERAUX D’UNE IMMOBILISATION Toute lésion de l’appareil locomoteur est génératrice de douleurs et
peut aggraver l’état d’une victime par la survenue de complications :
- locales : plaie, atteinte des vaisseaux, des nerfs, de la moelle épinière…) ;
- générale : détresse circulatoire.
L’immobilisation correcte permet avant de déplacer une victime de
diminuer la douleur et de limiter la survenue de complications.
Il est indispensable de limiter les mouvements et d’immobiliser
toute atteinte de l’appareil locomoteur (fracture, entorse avec
gonflement, luxation) avant tout déplacement et tout transport sauf en
cas de danger imminent.
1.1 Devant une victime qui présente un traumatisme crânien et du rachis
- Maintenir la tête et le cou en position neutre, dans l’alignement du cou et du tronc.
- Contrôler la motricité et la sensibilité de chaque extrémité avant et après l’immobilisation.
- S’assurer qu’un seul équipier est chargé de donner les ordres pour diriger la manoeuvre en règle générale l’équipier de tête.
- S’assurer de la bonne compréhension de la manoeuvre avant de l’exécuter,
- Déplacer la victime d’un seul bloc.
- Transporter la victime allongée sur le dos, seule position qui permet une immobilisation correcte du rachis.
Cependant, comme les victimes immobilisées sur un plan dur peuvent
vomir, se tenir prêt à mettre sur le côté la victime et le plan dur pour
faciliter le drainage de la bouche.
1.2 Devant une victime qui présente un traumatisme de membre 1.
Inspecter la lésion avant de l’immobiliser en retirant ou remontant les vêtements si nécessaires (plaie, déformation, gonflement…)
2.
Recouvrir par un pansement stérile et sec toute plaie
avant immobilisation. Si la plaie saigne, réaliser un pansement
compressif épais sauf s’il existe une issue d’os visible (cf. GNR
formation de secouriste, chapitre 6, les hémorragies externes). En
l’absence d’une issue d’os visible, la fracture ouverte est traitée de
la même façon qu’une fracture fermée après avoir placé un pansement
stérile et sec sur la plaie.
3. Apprécier la température, la motricité, la sensibilité et le
temps de recoloration cutanée de l’extrémité atteinte avant et après
l’immobilisation.
4.
Immobiliser correctement le segment de membre atteint en respectant les principes suivants :
- soutenir le membre blessé avec les mains et limiter autant que possible les mouvements,
- utiliser l’attelle la plus appropriée,
- immobiliser aussi les articulations situées au dessus et en dessous de la lésion.
5.
Si un gonflement au niveau d’une articulation est présent,
appliquer du froid sur la lésion après immobilisation en respectant le
principe d’application du froid décrit dans la fiche technique 12.3 du
GNR de la formation de secouriste.
Cas particulier : Fracture avec déformation
La présence d’une déformation angulaire du membre atteint constitue
un obstacle ou une gène à la mise en place d’un matériel
d’immobilisation.
Il est donc nécessaire de réaligner le membre, c’est à dire lui
faire recouvrer un axe proche de la normale avant de l’immobiliser.
Ce réalignement permet de :
- prévenir les mouvements,
- mettre en place une attelle,
- limiter les complications de compression vasculaire ou nerveuse.
Le réalignement d’un membre se fait, chaque fois que possible, par ou en présence d’un médecin.En l’absence de médecin, le réalignement d’une fracture de l’avant bras ou de la jambe ne sera réalisé par un équipier
qu’après avis médical.
EQUIPEMENT NECESSAIRE A UNE IMMOBILISATION Matériel d’immobilisation du rachis cervical, de la colonne vertébrale et du bassin:
- Collier cervical
- Attelle cervico-thoracique
- Plan dur et immobilisateur de tête
- Matelas à immobilisateur à dépression
Matériel d’immobilisation d’un membre ou de segment de membre:
- Attelles rigides
- Attelles modelables
- Attelles en traction
REALISER LES TECHNIQUES DE SECOURS SUIVANTES Immobilisation du rachis cervical (Maintien de la tête en position neutre) Technique 8.1IndicationsL’équipier doit maintenir à deux mains la tête du blessé en position neutre :
- dès qu’un traumatisme de la tête, de la nuque ou du dos de la victime est suspecté (circonstances de l’accident),
- dans l’attente d’une immobilisation complète de l’axe tête-cou-tronc,
- s’il ne doit pas effectuer un autre geste de secours plus urgent.
JustificationLe maintien de la tête à deux mains en position neutre, dans l’alignement du cou et du tronc :
- diminue tout pincement ou compression de la moelle épinière suite à un traumatisme du rachis cervical,
- limite les mouvements intempestifs de la nuque et du cou du blessé,
- facilite la mise en place d’un collier cervical.
TechniqueVictime allongée, tête de la victime en position neutre1. Se placer à genoux dans l’axe de la victime et placer les deux mains de chaque côté de sa tête,
2. prendre appui si possible avec les coudes sur le sol ou sur les genoux pour diminuer la fatigue (fig. 8.3-a),
3. si la victime est inconsciente, maintenir son menton en avant
avec 2 doigts (index et majeur) placés sous l’angle de la mandibule pour
maintenir les voies aériennes libres (fig. 8.3-b),
4. maintenir cette position tant que la tête et la nuque de la
victime ne sont pas immobilisées par un collier cervical et tant que le
blessé ne repose pas
sur un plan dur équipé d’un immobilisateur de tête ou un matelas immobilisateur à dépression.
Victime allongée, tête de la victime en position latérale1. Se placer à genoux dans l’axe de la victime et placer les deux mains de chaque côté de sa tête (fig. 8.4-a),
2. replacer délicatement la tête dans l’axe du tronc, sans
exercer de traction, jusqu'à ce que la victime regarde droit devant.
Eviter toute torsion, flexion ou extension de la tête et de la nuque de
la victime (fig. 8.4-b).
3. maintenir le menton en avant avec 2 doigts si la victime est inconsciente comme décrit précédemment (fig. 8.4-c),
Il ne faut pas relâcher la position tant que l’axe tête-cou-tronc
n’est correctement immobilisé par un collier cervical et tant que le
blessé ne repose pas sur un plan dur équipé d’un immobilisateur de tête
ou un matelas à immobilisateur à dépression.Victime debout ou assiseAgir de la même façon.
1. Se positionner de préférence derrière la victime,
2. placer les deux mains de chaque côté de sa tête (fig. 8-5.a),
3. replacer délicatement la tête dans l’axe du tronc, en exerçant
une légère traction vers le haut pour délester le rachis cervical de la
victime du poids de la tête jusqu'à ce que la victime regarde droit
devant. Eviter toute torsion, flexion ou extension de la tête et de la
nuque de la victime,
4. maintenir la tête de la victime dans cette position « neutre » (fig. 8-5.b).
5. ne pas relâcher la position tant que l’axe tête-cou-tronc n’est correctement immobilisé.
Figure 8.5. Maintien de la tête à 2 mains d’une victime assise,
remise en position neutre de la têteRisqueSi un déplacement de la tête est nécessaire pour la ramener en position neutre,
la manoeuvre sera immédiatement interrompu si :
- le secouriste perçoit une résistance au déplacement de la tête,
- le déplacement déclenche ou aggrave une douleur cervicale,
- le déplacement déclenche des sensations anormales dans les membres supérieurs ou inférieurs,
- le déplacement de la tête par rapport au tronc est important.
Dans ces cas, maintenir la tête dans la position où elle se trouve dans l’attente d’un renfort.
EvaluationLa réalisation de cette technique ne doit en aucun aggraver
l’état de la victime et faire apparaître des signes de lésion de la
moelle épinière.
Une recherche de la motricité et de la sensibilité sera réalisée
avant (bilan complémentaire) et après immobilisation de la tête en
position neutre.
Points clés
- La tête doit être replacée en position neutre progressivement,
- L’alignement « tête-cou-tronc » de la victime doit être maintenu,
- La motricité est évaluée avant et après la manoeuvre.
Immobilisation de la colonne vertébrale (Plan dur et immobilisateur de tête) Technique 8.4IndicationsLe plan dur avec immobilisateur de tête est utilisé pour
immobiliser la colonne vertébrale d’une victime, suspecte d’un
traumatisme de la colonne vertébrale.
Le plan dur peut être utilisé pour immobiliser une victime qui est allongée sur le dos ou debout.
Il peut aussi être utilisé pour relever une victime allongée au sol dans un espace étroit avant de la déplacer.
JustificationEn immobilisant le corps entier (et la tête) d’une victime, le
plan dur permet de respecter son axe tête cou tronc et limite toute
aggravation d’une éventuelle lésion de la moelle épinière au cours de la
mobilisation ou du transport d’une victime.
MatérielLe plan dur est constitué (fig. 8.14) :
- d’un plan rectangulaire, de dimension similaire à une personne,
en PVC, si possible radio-transparent et résistant à l’eau
(l’absorption de liquide biologique ou de sang par le matériel ne doit
pas être possible pour éviter la transmission de germes infectieux).
Ce plan dur est équipé de poignets de portage.
- de sangles de maintien pour immobiliser la victime au niveau du thorax, du bassin et des membres inférieurs.
L’immobilisateur de tête est composé de :
- un coussin de tête, fixé sur le plan dur,
- 2 blocs d’immobilisation latéraux,
- 2 sangles de maintien de la tête au niveau du front et du menton.
Figure 8.14. Plan dur et immobilisateur de têteTechniqueVictime allongée sur le dosLa technique idéale d’installation d’une victime allongée sur le
dos sur un plan dur est la technique de roulement au sol de la victime à
3 ou 4 équipier secouristes. Un aide informé au préalable (témoins)
peut jouer le rôle du 4ème équipier secouriste, il est alors placé au
pied de la victime.
D’autre techniques sont néanmoins utilisables comme la technique
dites « du pont à 3 ou 4 secouristes » ou en s’aidant d’un brancard
cuillère.
La manoeuvre est guidée par le secouriste qui est placé à la tête
de la victime et qui est chargé de veiller au respect de l’axe
tête-cou-tronc.
La victime doit être maintenue les bras le long du corps, face
palmaire des mains sur les cuisses. En aucun cas le membre supérieur du
coté du retournement ne doit être placé au dessus de la tête car ce
déplacement entraîne un mouvement au niveau de la colonne vertébrale.
1. Après avoir mis en place un collier cervical, poursuivre le maintien
de la tête de la victime en position neutre, dans l’axe du tronc
(équipier 1) (fig. 8.15 a).
2. Contrôler la motricité et la sensibilité des extrémités et placer la face palmaire des mains de la victime sur ses cuisses.
3. Placer le plan dur équipé de l’immobilisateur de tête le long
du blessé du côté opposé au retournement (équipier 2) (fig. 8.15 b). Si
la victime est allongée sur un sol dur (goudron…) mettre contre-elle du
côté du retournement un rembourrage de 3 à 4 cm d’épaisseur (couverture
pliée).
4. Se placer à genou du côté du retournement (équipier 2, 3 et
éventuellement 4), à quelques centimètres du blessé, au niveau du
thorax, du bassin et des genoux de la victime.
5. Saisir la victime du côté opposé au retournement au niveau de
l’épaule, du bassin et des membres inférieurs qui doivent rester alignés
(équipier 2, 3 et éventuellement 4). La main de la victime peut être
bloquée contre le haut de la cuisse de la victime par la main d’un
équipier secouriste (fig. 8.15 c).
6. Sur les ordres de l’équipier de tête (équipier 1), assurer en
tirant (équipier 2, 3 et éventuellement 4) une rotation de la victime
sur son côté. Lors de cette rotation, les équipiers doivent garder les
bras tendus et utiliser le poids de leur corps pour donner de la force à
leur mouvement. La rotation de la victime se fait lentement et d’un
bloc alors que l’équipier de tête accompagne le mouvement pour garder la
tête du blessé dans l’axe du tronc (fig. 8.15 d).
7. Interrompre la rotation dés que la victime est sur le côté pour pouvoir glisser le plan dur sous son dos.
8. Examiner rapidement le dos de la victime tant qu’elle est sur
le côté (enlever les morceaux de verre qui pourraient la blesser) et
glisser le plan dur sous son dos (fig. 8.15 d) en lui donnant une
inclinaison de façon à ce qu’il vienne se plaquer contre le blessé ; le
maintenir dans cette position (s’assurer que le plan dur est bien centré
sur la hauteur de la victime) (équipier 2) (fig. 8.15 e).
9. Reposer la victime et le plan dur délicatement sur le sol (équipiers 2, 3 et éventuellement 4) (fig. 8.15 f).
10. Repositionner la victime au centre du plan dur en la faisant glisser si nécessaire (fig. 8.15 g).
11. Solidariser la tête de la victime au plan dur (équipier 2) en plaçant successivement :
- les blocs immobilisateurs latéraux de chaque côté de la tête (fig. 8.15 h),
- la sangle de fixation frontale puis mentonnière (fig. 8.15 i)
Le équipier secouriste de tête peut alors relâcher le maintien de la tête.
12. Solidariser la victime sur le plan dur en utilisant des
sangles au niveau du la partie supérieure du tronc du bassin et des
membres inférieurs (fig. 8.15 j) en s’aidant éventuellement d’une
couverture roulée entre les jambes.
13. Contrôler et réajuster si nécessaire les différentes fixations.
14. Contrôler la motricité et la sensibilité des extrémités
Les ordres de retournement
- Êtes-vous prêt ?…. prêt…
- Attention pour tourner, tournez…
- Glissez le plan dur… plan dur en position…
- Attention pour posez, posez.
Figure 8.15. Installation d’un blessé sur un plan durVictime allongée sur le ventreLa technique de retournement d’une victime allongée sur le ventre
et suspecte d’une lésion de la colonne vertébrale est similaire à
celle-ci dessus. Le principe de retournement, la position des
secouristes et la position des mains est identique.
La manoeuvre est guidée par le secouriste qui est placé à la tête
de la victime. Cependant dans ce cas, la tête est toujours en position
latérale et doit être ramenée en position neutre pendant le retournement
de la victime. La mise en place du collier cervical ne pourra se faire
que lorsque la victime aura été retournée et allongée sur le plan dur.
1. Maintenir la tête de la victime avec deux mains (prise fronto-occipitale- équipier 1) (fig. 8-16 a).
La victime sera retournée du côté opposé à son regard2. Glisser les mains de la victime sous ses cuisses (paume contre face avant des cuisses).
3. Installer contre la victime, du côté du retournement, un
rembourrage de 3 à 4 cm d’épaisseur (couverture pliée) (fig. 8.16 b et
c).
4. Placer le plan dur équipé de l’immobilisateur de tête à 10 cm
environ le long de la victime du côté du retournement (fig. 8.16 d).
5. Les équipiers (équipier 2, 3 et éventuellement 4) se placent à
genoux sur le plan dur du côté du retournement et saisissent la victime
au niveau de l’épaule, la hanche et des membres inférieurs (fig. 8-16
e).
6. Sur les ordres de l’équipier de tête (équipier 1), assurer en
tirant (équipier 2, 3 et éventuellement 4) une rotation de la victime
pour l’amener sur son côté (perpendiculaire au sol). Lors de cette
rotation, l’équipier de tête accompagne le mouvement de la tête qui
effectue une rotation moindre que le corps pour la ramener en position
neutre (fig. 8-16 f).
7. Une fois la victime sur le côté, les secouristes dégagent un à
un leur genoux hors du plan dur pour les appuyer sur le sol contre le
plan dur (fig. 8.16 g).
8. Poursuivre la rotation de la victime dans la même direction
que précédemment pour amener la victime en position allongée sur le dos
sur le plan dur (fig. 8-16 h).
9. Mettre en place un collier cervical, immobiliser la tête et le corps sur le plan dur.
Les ordres de retournement
- Êtes-vous prêt ?…. prêt…
- Attention pour tourner, tournez…
- Halte (victime sur le côté)
- dégagez le plan dur… en position…
- Attention pour continuer à tourner, tournez.
Figure 8.16. Retournement d’une victime sur un plan durVictime en position deboutDans un grand nombre de cas les victimes sont retrouvées debout
après avoir effectué une chute ou après un accident de la circulation.
Si la victime est suspecte d’un traumatisme du rachis, il est
absolument nécessaire d’effectuer son immobilisation sur un plan dur
avant de l’allonger.
La technique d’installation d’une victime debout sur un plan dur se fait à 3 équipiers secouristes.
1. Après avoir mis en place un collier cervical, poursuivre le maintient
la tête de la victime en position neutre, dans l’axe du tronc en se
plaçant devant la victime (équipier 1) (fig. 8-17 a).
2. Placer le plan dur équipé du bandeau de tête directement dans le dos de la victime (équipier 2).
3. L’équipier situé derrière le plan dur prend le relais du maintient tête (équipier 2) (fig. 8-17 b).
4. Sangler la victime au niveau de la partie supérieure du thorax et du bassin (fig. 8-17 c)
5. Deux équipiers se placent de chaque côté de la victime
(équipier 1 et 3) et saisissent avec une main (située à l’avant du plan
dur) la poignet du plan dur au niveau de l’épaule de la victime en
passant sous son aisselle de chaque côté, l’autre main prenant appui sur
l’épaule du blessé.
6. Vérifier que rien ne peut gêner la bascule au sol du plan dur.
7. Aux ordres de l’équipier de tête (équipier 2), allonger la
victime en basculant en arrière le plan dur et la victime dans la
direction de l’équipier qui maintien la tête (équipier 1 et 3) (fig.
8-17 d). Pendant cette bascule, l’équipier qui maintien la tête doit
s’assurer que cette dernière reste au contact du plan dur et dans l’axe
du tronc. Pour cela, il doit accompagner le mouvement d’allongement de
la victime en déplaçant ses mains sans lâcher la tête.
8. Dés que la victime est au sol, poursuivre son examen et son immobilisation comme précédemment.
NB : Si le secouriste placée derrière le plan dur est trop petit et ne
peut maintenir la tête de la victime, il tiendra seulement le haut du
plan dur. Les équipiers placés de part et d’autre de la victime
maintiendront le plan dur avec une main en passant les avant bras sous
les aisselles de la victime et la tête de la victime avec l’autre main
(fig. 8.18 a à d).
Les ordres de basculement
- Êtes-vous prêt ?…. prêt…
- Attention pour basculer, basculez…
- Posez.
Figure 8.17. Immobilisation d’un blessé en position debout sur un plan durFigure 8.18. Immobilisation d’un blessé en position debout sur un plan dur (variante)RisquesCorrectement installée sur un plan dur, une victime suspecte d’un
traumatisme de la colonne vertébrale est immobilisée. Le contrôle de la
motricité et de la sensibilité avant et après la manoeuvre doit
permettre de détecter toute aggravation.
Toutefois il convient, chez la femme enceinte ou chez une victime
qui présente un traumatisme du thorax d’éviter une aggravation en
serrant trop fortement les sangles de fixation.
EvaluationCorrectement réalisée l’immobilisation d’une victime sur un plan
dur ne doit pas entraîner d’apparition de signe d’aggravation d’une
lésion de la colonne vertébrale.
Une victime est correctement installée sur un plan dur si :
- aucun mouvement de la tête n’est permis,
- l’axe tête-cou-tronc est maintenu,
- le corps de la victime est correctement solidarisé au plan dur
car, lors de toute mobilisation, la victime ne peut ni glisser vers le
haut, vers le bas ou sur le côté,
- les sangles ne gênent pas la respiration de la victime,
- l’immobilisation n’a pas entraîné d’apparition de signe d’aggravation d’une lésion de la colonne vertébrale.
Points clés
- l’immobilisation se fait en maintenant l’axe tête cou-tronc de la victime,
- l’immobilisation est correcte si :
- aucun mouvement de la tête n’est permis (immobilisateur de tête),
- la victime est immobilisée dans l’axe tête-cou-tronc,
- la victime ne peut ni glisser vers le haut, vers le bas ou sur le côté (sangles),
- les sangles ne gênent pas la respiration de la victime.
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Immobilisation de la colonne vertébrale (Matelas à dépression) Technique 8.5IndicationsLe matelas à dépression est utilisé pour immobiliser le corps
entier d’une victime, suspecte d’un traumatisme de la tête, de la
colonne vertébrale, du bassin et/ou de la cuisse. Il est
particulièrement indiqué si la victime présente de multiples lésions.
JustificationEn immobilisant en bloc le corps d’une victime, le matelas à
dépression permet de respecter son axe tête cou tronc et limite toute
aggravation d’une éventuelle lésion de la moelle épinière et du bassin.
Il permet en outre d’immobiliser les membres inférieurs.
MatérielLe matelas à dépression est constitué (fig. 8.19 a) :
- d’une enveloppe souple et étanche contenant des billes de polystyrène expansé,
- un robinet permettant la sortie et l’entrée de l’air,
- un dispositif de saisie (poignées),
- des sangles de maintien.
Il ne peut être utilisé qu’avec une pompe d’aspiration manuelle ou électrique (fig. 8.19 b).
Son principe de fonctionnement consiste, une fois la victime
installée sur le matelas, à aspirer l’air contenu dans l’enveloppe
étanche. Cette aspiration provoque une agglutination des petites billes
qui moule et rigidifie le matelas, immobilisant ainsi la victime.
Figure 8.19. Immobilisateur à dépression (a) et sa pompe à dépression (b)TechniqueL’installation d’une victime sur le matelas à dépression est effectuée en utilisant :
- un brancard cuillère ou un plan dur (technique 8.4 ou 9.5).
- la technique dite du pont à 4 équipiers porteurs (technique 9.4).
1. Préparer le matelas à dépression en l’étalant au sol (surface plane), éventuellement sur une bâche de protection.
2. Mettre en place un drap ou une couverture de survie (fig. 8.20 a).
3. Ouvrir le robinet et répartir les billes (fig. 8.20 b).
4. Déposer la victime sur le matelas en utilisant une technique
de relevage adaptée et retirer le dispositif de portage si nécessaire
(fig. 8.20 c).
Pendant toute la manoeuvre la victime est munie d’un collier
cervical et sa tête est maintenue par un secouriste jusqu'à ce qu’elle
soit immobilisée dans le matelas.5. Mettre en forme le matelas autour du corps de la victime. Les autres équipiers situés de part et d’autre du matelas :
- rapprochent et maintiennent les bords latéraux le long du tronc
et du bassin de la victime en s’aidant des sangles de maintien du
matelas (fig. 8.20 e).
- rapprochent les bords du matelas pour maintenir latéralement
la tête de telle sorte que l’équipier de tête dégage une à une ses mains
pour les placer sur le matelas et poursuivre le maintien de la tête
jusqu’à ce que le matelas soit rigide (fig. 8.20 e),
- rapprochent et maintiennent les bords latéraux le long des
membres inférieurs en prenant soin de garder les chevilles à angle droit
(fig. 8.20 f).
Le matelas ne doit en aucun cas appuyer sur le sommet du crâne car
l’aspiration de l’air entraînerait par rétraction une flexion de la
tête.6. Faire le vide à l’intérieur du matelas en aspirant l’air avec
un dispositif d’aspiration jusqu'à ce que le matelas devienne dur (fig.
8.20 g).
7. Fermer le robinet et déconnecter le dispositif d’aspiration.
8. Ajuster les sangles de maintien.
Une fois la victime installée sur le matelas à dépression, l’ensemble «
victime-matelas » doit être déposé sur un brancard disposé à proximité
immédiate et arrimé pour permettre le transport de la victime.
Toutefois le matelas à dépression peut être utilisé, une fois
rigidifié, pour porter sur quelques mètres seulement une victime. Il
faut alors bien le soutenir sur les côtés pour qu’il ne se plie pas en
son milieu.
Figure 8.20: Immobilisation dans un matelas à dépressionRisquesCorrectement installée sur un matelas à dépression, une victime
suspecte d’un traumatisme de la colonne vertébrale ou de multiples
fractures est immobilisée. Malgré tout, le secouriste doit en permanence
surveillée la rigidité du matelas. En effet toute piqûre ou déchirure
de même que la vétusté ou le non entretien du matelas peut entraîner une
perte de rigidité immédiate. La victime n’est plus alors immobilisée.
EvaluationCorrectement réalisée l’immobilisation d’une victime sur un
matelas immobilisateur à dépression ne doit pas entraîner d’apparition
de signe d’aggravation d’une lésion de la colonne vertébrale.
Points clés
- l’immobilisation se fait en maintenant l’axe tête cou-tronc de la victime,
- l’immobilisation est correcte si :
- aucun mouvement de la tête n’est permis,
- la victime est immobilisée dans l’axe tête-cou-tronc,
- la victime ne peut ni glisser vers le haut, vers le bas ou sur le côté,
- les sangles ne gênent pas la respiration de la victime.
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EntretienAprès usage, le matelas doit être :
- lavé avec de l’eau savonneuse ou un détergent adapté,
- séché
- désinfecté à l’aide d’un désinfectant adapté (voir chapitre 2, Hygiène et asepsie)
Régulièrement, le bon fonctionnement du matelas (mise sous vide) doit être contrôlé.
Le matelas doit être stocké protégé si possible dans un sac
résistant. Il ne doit pas être placé en permanence sur le brancard car
son utilisation comme matelas souple risque d’altérer rapidement son
enveloppe étanche.
Immobilisation de membre (Attelles modelables) Technique 8.6IndicationsLes attelles modelables sont utilisées pour assurer
l’immobilisation d’un membre supérieur ou inférieur traumatisé à
l’exception de la cuisse ou de la hanche.
JustificationL’immobilisation à l’aide d’une attelle modelable, limite les
mouvements du membre traumatisé, diminue la douleur et prévient la
survenu de complications.
MatérielAttelles modelable en alliage, doublées de mousse (type « Aluform »R – fig. 8.22)Attelles composées de :
- une armature en aluminium ou autre alliage,
- un rembourrage assuré par une mousse épaisse,
- une enveloppe en polystyrène dont la face au contact du membre est lavable,
- bords rabattables permettant de former une gouttière,
- un système de fixation par sangles auto-aggripantes.
Il existe différents types d’attelles en alliage suivant la zone traumatisée et pour l’enfant.
Figure 8.22. Attelles modelables avant bras (a) et membre inférieur (b)TechniqueImmobilisation à l’aide d’une attelle modelableL’attelle modelable en alliage léger est utilisée pour les
immobilisations du membre supérieur en dessous du coude et du membre
inférieur en dessous du genou.
Pour le membre supérieurLe membre blessé est maintenu par un équipier au niveau de
l’articulation sus et sous jacente au traumatisme, éventuellement après
réalignement, jusqu'à la mise en place de l’attelle.
1. Choisir l’attelle adaptée et de longueur convenable et lui donner la forme attendue (équipier 2) (fig. 8-24 a).
2. Placer l’attelle contre le segment traumatisé en prenant soins
d’englober l’articulation sus et sous jacente puis rabattre ses côtés
pour lui donner la forme d’une gouttière.
L’équipier qui soutient le membre blessé peut alors déplacer ses mains pour maintenir l’attelle contre le membre (fig. 8-24 b).
3. Maintenir l’attelle en position à l’aide des sangles auto-agrippantes (fig. 8-24 c).
4. Maintenir si nécessaire l’ensemble à l’aide d’une écharpe simple nouée autour du cou (fig. 8-24 d).
5. Vérifier la qualité de l’immobilisation (cf. évaluation ci après) et l’état de l’extrémité du membre.
Figure 8.24. Immobilisation de l’avant bras à l’aide d’une attelle modelablePour le membre inférieurLe membre blessé est maintenu par deux équipiers au niveau des
articulations sus et sous jacente au traumatisme, éventuellement après
réalignement, jusqu'à la mise en place de l’attelle.
1. Choisir l’attelle adaptée et de longueur convenable et lui donner la forme attendue (équipier 3).
2. Soulever de quelques centimètres et en exerçant une traction
douce au niveau de la cheville le membre inférieur pour permettre le
passage de l’attelle (équipier 1 et 2),
3. Glisser l’attelle sous le membre traumatisé en prenant soin
d’englober l’articulation sus et sous jacente (équipier 3) (fig. 8-25
a).
4. Déposer le membre sur l’attelle et le maintenir (équipier 1 et
2) pendant que l’on rabat ses côtés et le volet d’extrémité du pied
pour lui donner la forme d’une gouttière (équipier 3) (fig. 8-25 b).
5. Les équipiers qui soutiennent le membre blessé peuvent alors
déplacer leurs mains pour maintenir l’attelle contre le membre (fig.
8-25 c),
6. Maintenir l’attelle en position à l’aide des sangles auto-agrippantes (fig. 8-25 d et e).
7. Vérifier la qualité de l’immobilisation et l’état de l’extrémité du membre.
Figure 8.25. Immobilisation du membre inférieur à l’aide d’une attelle modelableRisquesLa réalisation d’une immobilisation d’un membre traumatisé à
l’aide d’une attelle peut provoquer une mobilisation de celui-ci si la
procédure de mise en place n’est pas respectée et entraîner douleur et
complications.
EvaluationLa mise en place d’une attelle immobilise la fracture et diminue la douleur.
Points clés
- Le segment blessé et les articulations sus et sous jacentes sont maintenus pendant et après l’immobilisation.
- L’attelle est correctement fixée.
- L’attelle n’entraîne pas de compressions (circulation d’aval correcte).
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Immobilisation de membre (Attelle à dépression) Technique 8.7IndicationsLes attelles à dépression sont utilisées pour assurer
l’immobilisation du coude, de l’avant bars et du poignet pour le membre
supérieur et du genou, de la jambe et de la cheville pour le membre
inférieur.
JustificationL’immobilisation à l’aide d’une attelle à dépression, limite
comme les autres attelles les mouvements du membre traumatisé, diminue
la douleur et prévient la survenu de complications.
MatérielL’attelle à dépression est constituée :
- d’une enveloppe étanche à l’air et souple contenant des billes de polystyrène expansé (fig. 8.26 a),
- une valve d’admission de l’air (entrée et sortie) sur laquelle s’adapte un dispositif d’aspiration de l’air (fig. 8.26 b),
- de sangles de maintien,
Elle n'est utilisée qu’avec une pompe d’aspiration manuelle ou électrique.
Son principe de fonctionnement est identique à celui du matelas à dépression.
Figure 8.26. Attelles à dépression, membre supérieur et inférieur (a) et valve d’aspiration (b)TechniqueFigure 8.27. Mise en place d’une attelle à dépression au niveau du membre inférieur1. Maintenir le membre blessé, après réalignement si nécessaire, au
niveau de l’articulation sus et sous jacente au traumatisme jusqu'à la
mise en place de l’attelle (fig. 8.27 a).
2. Préparer l’attelle à dépression en répartissant également
toutes les billes et en ouvrant la valve d’admission de l’air (équipier
2).
3. Soulever de quelques centimètres et en exerçant une traction
douce au niveau de son extrémité le membre pour permettre le passage de
l’attelle,
4. Glisser l’attelle sous le membre traumatisé en prenant soins d’englober l’articulation sus et sous jacente (fig. 8.27 b).
5. Déposer le membre sur l’attelle et le maintenir pendant que
l’on rabat l’attelle de part et d’autre du membre pour lui donner la
forme d’une gouttière (fig. 8.27 c).
6. Déplacer les mains qui soutiennent le membre blessé pour maintenir l’attelle contre le membre (fig. 8.27 d),
7. Faire le vide à l’intérieur de l’attelle en aspirant l’air jusqu'à ce que l’attelle devienne dure (fig. 8.27 e).
8. Fermer la valve et déconnecter le dispositif d’aspiration (équipier 2).
9. Vérifier la bonne immobilisation et l’état de l’extrémité du membre (fig. 8.27 f).
Le principe de mise en place de l’attelle à dépression est identique pour le membre inférieur et le membre supérieur (fig. 8.28)
Figure 8.28. Attelle à dépression pour immobiliser un traumatisme du membre supérieurRisquesLa réalisation d’une immobilisation à l’aide d’une attelle d’un
membre traumatisé peut provoquer une mobilisation de celui-ci si la
procédure de mise en place n’est pas respectée et entraîner douleur et
complications.
EvaluationLa mise en place d’une attelle immobilise la fracture et diminue la douleur.
Points clés
- le segment blessé et les articulations sus et sous jacentes sont maintenus pendant et après l’immobilisation,
- L’attelle est correctement fixée.
- L’attelle n’entraîne pas de compressions (circulation d’aval correcte).
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