Cette dernière partie comporte la mise en place du DSADécrire et expliquer les différents maillons de la chaîne de survie.La chaîne de survie identifie les différentes actions à réaliser et qui
ont une importance capitale dans la prise en charge d’une victime en
arrêt cardiaque (fig. 9.1).
La chaîne de survie est composée de 4 maillons interdépendants et indispensables.
Ces quatre maillons sont :
- la reconnaissance du risque d’ACR et l’alerte précoce au service d'urgence,
- les gestes précoces de réanimation cardio-pulmonaire,
- La défibrillation cardiaque précoce,
- La prise en charge médicale précoce.
1.1 La reconnaissance du risque d’ACR et l’alerte précoceLa reconnaissance de signes qui peuvent apparaître quelques
minutes avant la survenue de l’arrêt cardiaque comme une détresse vitale
ou une douleur aiguë à la poitrine, brutale, qui ne cède pas rapidement
doit inciter le secouriste à demander un avis médical.
Figure 9.1. - La chaîne de survieUne
alerte immédiate aux services médicaux d'urgence est nécessaire pour que la victime soit prise en charge rapidement.
1.2 La réanimation cardio-pulmonaire précoceLa mise en oeuvre par les premiers témoins puis par le secouriste
d’une RCP de base dès la constatation de l’arrêt cardiaque et avant
l’arrivée de renforts double les chances de survie.
La RCP précoce maintient l'oxygénation du coeur et du cerveau
dans l’attente d’un défibrillateur automatisé externe et d’un renfort
médicalisé.
1.3 La défibrillation précoceLa défibrillation est le seul traitement indispensable pour un rythme cardiaque anarchique qui arrête le fonctionnement du coeur.
Elle consiste à délivrer un choc électrique à travers la paroi du
coeur pour l'arrêter momentanément et lui permettre de redémarrer
spontanément avec un battement régulier.
Plusieurs chocs peuvent être nécessaires.
L'efficacité du choc électrique diminue avec le temps. C’est
pourquoi, l’utilisation des défibrillateurs automatisés par du personnel
de secours non médecin formé, permet à chaque victime de bénéficier le
plus rapidement possible de la défibrillation cardiaque.
Chaque minute perdue réduit les chances de survie de 7 à 10%.
Chaque point d’alerte et de premiers secours, chaque poste de secours et
chaque véhicule de secours doivent être équipés d’un défibrillateur
automatisé externe.
Bien que la mise en oeuvre du défibrillateur automatisé externe
soit indissociable de la pratique de la RCP pour améliorer le pronostic
de l’ACR, le secouriste ne doit cependant pas s’attendre à réussir à
chaque fois.
1.4 La prise en charge médicale précoceLa RCP spécialisée constitue le dernier maillon de la « chaîne de
survie ». L’arrivée sur place de l’équipe médicale d’un SMUR ou des
moyens médicaux des sapeurs-pompiers permet de prendre en charge la
victime, de débuter un traitement, puis de la transporter sous
surveillance vers un hôpital.
La rapidité de la prise en charge médicale de la victime après la
défibrillation cardiaque améliore les chances et la qualité de survie à
long terme et diminue les conséquences cérébrales de l’arrêt cardiaque
et le nombre de morts.
Comme toute chaîne, le défaut d’un seul maillon affaiblit son
ensemble et diminue les chances de survie de la victime en arrêt
cardiaque.
L’efficacité des premiers gestes de secours a été démontrée ; la
mise en oeuvre immédiate de la chaîne de survie, grâce à l’action du
premier témoin et à l’utilisation du défibrillateur automatique ou
semi-automatique, fait passer les chances de survie en cas d’arrêt
cardiaque de 0,4 % à 20 %.
Utiliser un défibrillateur automatisé externe au cours de la RCP de l’adulte.Pour tout appel pour « malaise », l’équipe intervenante se munira d’un défibrillateur automatisé externe (DAE)
2.1 Conduite à tenir à deux secouristes La conduite à tenir est ici décrite à
2 secouristes munis du matériel minimum et complémentaire de premiers secours.
Un secouriste assure la mise en oeuvre du DAE, alors que l’autre
après avoir alerté les secours médicalisés débute les compressions
thoraciques et la ventilation artificielle puis met en oeuvre le
matériel de premiers secours (aspirateur, insufflateur manuel, oxygène…)
dès que possible.
1- Assurer la sécurité de la victime, de l’équipe et des témoins2- Reconnaître l’ACR et demander un renfort
- S’assurer de l’absence de conscience.
- Assurer la liberté des voies aériennes.
- S’assurer de l’absence de respiration.
- Alerter immédiatement les secours médicalisés s’ils ne sont pas déjà prévenus,
- S’assurer de l’absence de signes de circulation.
Les différents gestes de secours sont décris et expliqués dans le chapitre précédent.
Devant une victime en ACR, la rapidité de mise en oeuvre des
manoeuvres de RCP et de défibrillation nécessite une parfaite
répartition des tâches entre les 2 secouristes.
3- Mettre en oeuvre le DAEPendant que le secouriste qui a donné l’alerte débute les
manoeuvres de RCP, si le DAE est disponible, un secouriste le met en
oeuvre.
- Déposer le défibrillateur près de la victime ;
- Mettre en marche l’appareil ;
Ecouter et respecter les consignes vocales du défibrillateur.
- Préparer la victime et coller les électrodes.
Après avoir mis à nu la poitrine de la victime, le secouriste sort
les électrodes de leur emballage, enlève leur protection et les colle
chacune à l’emplacement indiqué (technique 9.1);
NB : Durant la préparation de la DAE, le secouriste qui réalise
la RCP poursuit seul, sans les interrompre, les compressions thoraciques
et les insufflations.
- Ne pas toucher la victime pendant que le DAE analyse le rythme cardiaque. Arrêter les compressions thoraciques et les insufflations.
A partir de cette étape, en fonction du rythme analysé par le DAE et de l’état de la victime, deux procédures sont proposées :
- procédure « choc indiqué »,
- procédure « choc non indiqué ».
4- Le défibrillateur annonce « un choc est indiqué »Un rythme « choquable » est décelé ; délivrer un choc électrique :
- rester à l’écart lorsque le défibrillateur se charge ;
- demander à nouveau de s’écarter de la victime ;
- appuyer sur le bouton « choc » dès que l’appareil vous le
demande ou laisser l’appareil délivrer le choc s’il est entièrement
automatique. La victime peut être animée d’un mouvement brutal de
contraction au moment du choc ;
- Immédiatement après le choc réaliser des cycles de 30
compressions pour 2 insufflations comme décrit aux étapes 5, 6 et 7 page
162 du chapitre précédent sans rechercher les signes de circulation ni
lancer une nouvelle analyse.
- Arrêter la RCP dès que le DAE vous le propose et respecter ses consignes vocales.
5- Le défibrillateur annonce « prenez le pouls » ou « recherchez les signes de circulation » ou « choc non indiqué »Aucun rythme « choquable » n’est décelé, rechercher les signes de
circulation. En leur absence poursuivre la RCP, dans le cas contraire
rechercher la présence ou l’absence de la respiration et pratiquer les
gestes de secours qui s’imposent.
Le défibrillateur doit rester en place jusqu'à l’arrivée des secours médicalisés. L’arrêt du défibrillateur et le retrait des électrodes ne seront
effectués qu’à la demande et en présence du médecin arrivé en renfort.
Dans tous les cas, il faut conserver le défibrillateur à portée de
mains.
La RCP doit être interrompue uniquement pour permettre au DAE une analyse du rythme cardiaque ou la délivrance d’un choc.
6- Administration d’oxygène (insufflation d’oxygène)Dès que possible et sans retarder la mise en oeuvre des gestes de
RCP et de la DAE, assurer un apport d'oxygène à la victime sous
ventilation artificielle (fig. 9.2).
Pendant que la DAE recherche un rythme « choquable » ou qu’un
secouriste réalise les compressions thoraciques, l’autre secouriste
doit :
- mettre en fonction la bouteille d’oxygène,
- régler le débit d’oxygène (tableau 9.2),
- s’assurer que l’oxygène est bien délivré à la sortie du tuyau venant du débitmètre.
- raccorder le tuyau de sortie du débitmètre au ballon réserve de l’insufflateur manuel.
L’apport supplémentaire d’oxygène améliore l’efficacité de la réanimation.
Figure 9.2. - Apport complémentaire d’oxygène.Conduite à tenir à plus de deux secouristes.Les recommandations décrites ci-dessus peuvent être adaptées lorsqu’il y a plus de deux secouristes.
Dans ce cas, les tâches comme l’alerte, la RCP et la mise en
oeuvre du matériel autre que le défibrillateur sont partagées entre les
différents secouristes.
L’opérateur DAE prend en charge la reconnaissance de l’ACR et la mise en oeuvre du défibrillateur.
Les autres secouristes réalisent la demande d’un renfort, la
ventilation artificielle avec un insufflateur manuel, les compressions
thoraciques puis l’administration d’oxygène en insufflation.
Conduite à tenir à un secouriste.La défibrillation est une priorité.
Il se peut qu’un seul secouriste, à proximité d’un défibrillateur
accessible au grand public, soit en présence d’une personne en arrêt
cardio-respiratoire.
Le secouriste doit alors réaliser seul la totalité de la conduite
à tenir. Toutefois, il doit rechercher l’aide d’un témoin qui pourrait
alerter les secours.
La conduite à tenir est la suivante :
- confirmer l’arrêt respiratoire ;
- faire alerter les secours et demander si un DAE accessible au grand public est disponible ;
- vérifier l’absence de signes de circulation ;
- mettre en oeuvre sans délai le défibrillateur dès qu’il est disponible :
- mettre en fonction l’appareil,
- connecter les électrodes,
- analyser le rythme,
- délivrer un ou plusieurs chocs s’ils sont indiqués ;
- réaliser la RCP si l’appareil n’est pas encore disponible ou quand l’appareil le demande.
Utiliser un défibrillateur automatisé externe dans des conditions particulières.3.1 L’enfantLa DAE chez l’enfant doit être réalisée avec des appareils
adaptés (électrodes enfant, commande enfant…). Cependant, dans un but de
sauvetage et en l’absence d’un DAE adapté, on peut prendre le risque
d’utiliser un DAE « adulte ».
Dans tous les cas, le secouriste réalisera 1 minute de RCP
adaptée à l’enfant avant de mettre en place le DAE. La conduite à tenir
est ensuite identique à celle de l’adulte.
Chez l’enfant les électrodes sont le plus souvent placées l’une
dans le dos entre les deux omoplates, l’autre devant au milieu du
thorax. Quoi qu’il en soit, le secouriste placera les électrodes comme
indiquées sur le schéma précisé par le constructeur.
3.2 Le nourrissonLes défibrillateurs sont testés et autorisés seulement pour les
enfants de plus de 1 an et pour les adultes. Ils ne sont pas utilisables
chez le nourrisson car l’énergie électrique délivrée par les
défibrillateurs est beaucoup trop importante.
Actions :
- ne pas utiliser le défibrillateur automatisé chez un nourrisson (moins de 1 an) ;
- réaliser la RCP dans l’attente des secours médicalisés.
3.3 Les matériaux inflammablesLa présence de matériel ou de gaz hautement inflammable (butane,
vapeurs d’essence…) ou explosif peut faire craindre la survenue d’un
incendie ou d’une explosion lors de la défibrillation.
Actions :
- dégager la victime du milieu toxique ou inflammable en urgence ;
- poursuivre la procédure quand la victime se trouve en lieu sûr.
3.4 Les timbres autocollants médicamenteuxLa victime peut être porteuse d’un timbre autocollant qui permet
la diffusion d’un médicament à travers la peau. Le choc peut être
inefficace ou provoquer une brûlure de la victime si l’électrode de
défibrillation est collée sur le timbre.
Action :
- retirer le timbre et essuyer la zone avant de coller l’électrode.
3.5 Le stimulateur cardiaqueLa victime peut être porteuse d’un stimulateur cardiaque dont le
boîtier est situé sous la peau, le plus souvent sous la clavicule
droite. Ce boîtier est reconnaissable par le secouriste car il existe
souvent une cicatrice cutanée, une « bosse » sous la clavicule droite et
une masse dure est perçue, à travers la peau. Si l’électrode est collée
au dessus du boîtier, l’effet du choc électrique est considérablement
diminué ou le DAE peut dysfonctionner.
Actions :
- ne pas coller l’électrode au dessus du boîtier ;
- coller l’électrode à environ 1 cm au dessous du bord inférieur de celui-ci.
La conduite à tenir est identique s’il existe une chambre de perfusion implantable.
3.6 L’eauDélivrer un choc à une victime allongée sur une surface mouillée diminue son efficacité.
Actions :
- dégager la victime et l’installer sur une surface sèche ;
- essuyer sa poitrine rapidement avant de coller les électrodes.
3.7 Les surfaces en métalIl faut éviter de délivrer un choc électrique à une victime
allongée sur une surface en métal ou qui conduit l’électricité (pont
d’un bateau, terrasse en tôles métalliques, plaques d’égouts…). Le choc
est alors inefficace car l’électricité, conduite par le métal, ne
traverse plus la victime.
Action :
- supprimer rapidement tout contact de la victime avec une
surface métallique ou conductrice avant de réaliser une défibrillation,
en la tirant sur le sol vers une zone non conductrice ou en glissant un
isolant sous elle.
3.8 Le transportSi une victime présente un ACR durant son transport, l’utilisation du
défibrillateur automatisé dans un véhicule en mouvement est susceptible
de perturber l’analyse et la décision de choc.
Actions :
- arrêter le véhicule sur une aire de stationnement ou sur le
bord de la route en prenant soin de ne pas créer de risques pour les
autres usagers,
- couper le moteur (vérifier auprès du fabricant),
- rechercher les signes de l’ACR avant de réaliser la RCP et d’utiliser le défibrillateur.
Réagir correctement face à une anomalie de fonctionnement du défibrillateur.Il est possible qu’en cours d’utilisation, le défibrillateur présente des dysfonctionnements.
Les problèmes envisagés ici ne sont pas limitatifs car ils dépendent souvent du type d’appareil utilisé.
Il est fortement recommandé à tous les utilisateurs de
défibrillateur de se référer au chapitre « dysfonctionnements de
l’appareil » du guide d’utilisateur livré avec le défibrillateur.
4.1 Connecter les électrodesLe défibrillateur vous demande de connecter les électrodes lorsque :
- la connexion au défibrillateur est inadéquate ;
- les électrodes n’adhèrent pas correctement à la peau de la victime ;
- les électrodes sont sèches, endommagées ou la date d’expiration est passée.
Actions :
- vérifier que le câble des électrodes est correctement inséré dans le défibrillateur ;
- appuyer fermement sur les électrodes pour améliorer le contact ;
- si ce n’est pas suffisant nettoyer, raser et sécher la peau de la victime avant de remplacer les électrodes.
4.2 Arrêter le mouvementLe défibrillateur détecte un mouvement pendant l’analyse. Ce mouvement peut provenir :
- de mouvements de la victime,
- d’inspirations agoniques,
- d’interférences électriques ou de radiofréquences,
- des mouvements du véhicule.
Actions :
- arrêter toute RCP pendant l’analyse et s’assurer que personne ne touche la victime ;
- ne pas utiliser le défibrillateur en cours de brancardage ou lorsque que le véhicule roule ;
- s’assurer que la victime est immobile ;
- déplacer les appareils de transmission mobiles ou autres appareils suspectés à l’écart du défibrillateur.
4.3 Interruption de chargeLa charge du défibrillateur avant la délivrance du choc électrique s’interrompt si :
- une électrode se déconnecte de la victime,
- le câble des électrodes se déconnecte du défibrillateur,
- la pression sur le bouton de délivrance du choc n’a pas lieu dans les 15 secondes après la fin de la charge,
- l’état de la victime change et le rythme cardiaque ne nécessite plus un choc électrique.
Actions :
- vérifier les électrodes et la connexion du câble,
- relancer une nouvelle analyse,
- appuyer sur le bouton de délivrance du choc dans les 15 secondes après la fin de la charge de l’appareil.
Réaliser les techniques de secours suivantes :Mise en oeuvre d’un défibrillateur automatisé externeTableau 9.1 : Procédure d’utilisation du DSA au cours de la RCP.Technique 9.1IndicationsLe défibrillateur automatisé externe est utilisé au cours de la RCP chez toutes victimes adulte ou enfant.
Trois conditions doivent être présentes pour débuter la RCP et utiliser le défibrillateur automatisé externe:
- 1. la victime est inconsciente,
- 2. la victime ne respire pas,
- 3. la victime ne présente pas de signe de circulation (absence de pouls).
JustificationLe pronostic des arrêts cardio-respiratoires par fonctionnement
anarchique du coeur est amélioré si une défibrillation est réalisée
précocement.
L’utilisation du DAE par du personnel non médecin devant une
victime en ACR permet une défibrillation plus précoce et améliore de
façon significative la survie des victimes.
MatérielLe défibrillateur automatisé externe (DAE) est un appareil capable :
- d’analyser l’activité électrique du coeur de la victime,
- de reconnaître une anomalie grave du fonctionnement du coeur à l’origine de l’arrêt cardiaque,
- de se charger automatiquement,
- de délivrer (défibrillateur entièrement automatique - DEA) ou
d’inviter l’opérateur à délivrer (défibrillateur semi-automatique - DSA)
au travers du thorax une quantitéd'énergie d'origine électrique afin de
re-synchroniser l’activité électrique cardiaque (choc électrique).
Le défibrillateur automatisé est fiable car il est sensible (il
reconnaît les rythmes devant être choqués) et spécifique (il n’invite
pas à choquer un rythme non indiqué).
Le défibrillateur automatisé est léger, en matériaux composites,
compacts, robustes, d'un poids de 2 à 6 kg environ. Il nécessite un
minimum de maintenance. Il est composé (fig. 9.3) :
- d’un écran d’état de marche,
- d’un haut-parleur qui donne des messages sonores et guide le secouriste dans son action,
- d’un accumulateur d’énergie qui permet de délivrer un ou plusieurs chocs électriques,
- si c’est un DSA, d’un bouton qui permet de réaliser à la demande un choc électrique.
Figure 9.3. - Le défibrillateur automatisé externe
(a) avec électrodes adultes
(b) avec électrode enfants
Le DAE est équipé des accessoires suivants :
- un module mémoire pour mémoriser les évènements
essentiels (ECG de la victime, manipulations faites, heure, date et
défibrillations réalisées…) et émettre secondairement un rapport
d’intervention.
- des électrodes de défibrillation pour :
- capter et transmettre l’activité électrique cardiaque à l’analyseur du défibrillateur,
- délivrer le choc électrique à travers les électrodes si le choc est indiqué (fig. 9.4).
Elles sont auto-collantes, recouvertes sur une face d’un gel qui
facilite le passage du courant et diminue le risque de brûlure de la
peau de la victime et contenues dans un emballage hermétique.
Deux paires d’électrodes sont à disposition avec le défibrillateur et elles ne seront jamais pliées.
Figure 9.4. - Passage de l’onde électrique à travers le thorax.
- de câble de connexions des électrodes au défibrillateur automatisé (suivant le modèle, le câble peut être pré connecté aux électrodes et à usage unique),
- d’une paire de ciseaux pour couper les vêtements et dénuder la poitrine de la victime
- de compresses ou du papier absorbant pour sécher la peau de la victime si nécessaire et améliorer le contact avec la surface gélifiée de l’électrode,
- d’un rasoir jetable pour couper les poils si cela s’avère nécessaire.
Le tout ainsi que le DAE est contenu dans une housse de transport.
RéalisationLa mise en fonction s’effectue en 5 étapes :
- mettre en marche l’appareil,
- préparer la victime et connecter les électrodes,
- s’écarter pour permettre au DAE d’analyser le rythme cardiaque,
- délivrer ou laisser délivrer le choc électrique,
- éteindre l’appareil (après autorisation du médecin).
1- Mettre en marche l’appareil
- Ouvrir la housse de transport. Certains appareils ont un capot protecteur qui, à son ouverture met en fonction l’appareil.
- Appuyer sur le bouton marche/arrêt du défibrillateur (fig.
9.5). La plupart des modèles sont mis en fonction en appuyant sur un
bouton marche/arrêt.
Dès que l’appareil est mis en marche :
- il réalise un test d’auto-contrôle,
- un son se fait entendre et vous alerte de la mise en fonction,
- une voix synthétique guide le secouriste dans les différentes
étapes de l’utilisation du défibrillateur et lui demande de passer à
l’étape suivante.
La mise en marche de l’appareil est la première étape de l’utilisation du défibrillateur.
Figure 9.5 : Appuyer sur le bouton marche/arrêt du défibrillateur2- Préparer la victime et connecter les électrodesLe DAE demande de mettre en place les électrodes et de les connecter
- Enlever ou couper, à l’aide d’une paire de ciseaux, les
vêtements recouvrant la poitrine de la victime. Les électrodes seront
collées sur la peau nue (fig. 9.6).
- S’assurer que la poitrine de la victime est sèche pour que les
électrodes adhèrent correctement à la peau. Si ce n’est pas le cas, la
sécher en utilisant les compresses ou le papier absorbant.
- Si la poitrine de la victime est particulièrement velue, raser
la zone où les électrodes seront collées en utilisant le rasoir
jetable.
Figure 9.6 : Ouvrir les vêtements recouvrant la poitrine
- Sortir les électrodes de leur emballage.
- Coller l’une après l’autre les électrodes sur la poitrine de
la victime après avoir enlevé la pellicule de protection et en appuyant
fortement (la position des électrodes doit être conforme au schéma
visible sur les électrodes ou sur leur emballage, fig. 9.7) :
- l’une juste au-dessous de la clavicule droite, contre le bord droit du sternum
- l’autre sur le côté gauche du thorax, 5 à 10 cm au-dessous de l’aisselle gauche.
Connecter le câble au défibrillateur.
Figure 9.7. – Position des électrodes
(a) adulte ; (b) enfant.3- S’écarter pour permettre au DA d’analyser le rythme cardiaqueLe DAE lance l’analyse du rythme cardiaque et demande de ne pas toucher la victime
- Ne pas toucher la victime pendant l’analyse. Faire arrêter la
RCP en cours, demander à toute personne de s’écarter en disant : « ne
toucher pas la victime, écartez-vous ! » (fig. 9..
L’analyse réalisée par le défibrillateur permet de reconnaître les
rythmes cardiaques qui nécessitent un choc électrique. Si tel est le
cas, le défibrillateur se charge automatiquement et un son se fait
entendre. Tout mouvement de la victime pendant cette période peut
parasiter l’analyse.
Figure 9.8 : Ne pas toucher la victime, analyse en cours4- Délivrer ou laisser délivrer le choc électriqueLe DAE annonce qu’un choc est indiqué et demande de se tenir à distance de la victimeSi un choc est nécessaire, l’appareil l’indique clairement avant de se mettre en charge.
- Ecouter et respecter les recommandations sonores de l’appareil.
- Annoncer à haute voix : « écartez-vous ! » pour que toutes les personnes autour s’éloignent et ne touchent plus la victime.
- Si l’appareil le demande (DSA), appuyer sur le bouton pour
choquer. Dans le cas contraire (DEA), laisser l’appareil délivrer le
choc électrique. Assurez-vous une dernière fois que personne ne touche
la victime (fig. 9.9).
- Suivre les recommandations de l’appareil.
Les recommandations sonores émises par le DAE permettent de réaliser
les différentes opérations plus rapidement et en toute sécurité.
Figure 9.9 : Ne pas toucher la victime, appuyez sur le bouton choc5- Eteindre l’appareil
- Appuyer sur le bouton marche/arrêt ou refermer le capot de l’appareil.
Eteindre l’appareil et retirer les électrodes de défibrillation
uniquement en présence et à la demande du médecin des services de secours médicalisés.RisquesCorrectement utilisé et si les consignes de sécurité sont
respectées, l’utilisation du défibrillateur automatisé externe ne
présente aucun risque pour le secouriste et augmente les chances de
survie de la victime en ACR.
EvaluationPoints clés Un DAE est correctement utilisé si :
- l’alerte est précoce et permet d’initier la chaîne de survie,
- la procédure de mise en oeuvre du défibrillateur est conforme,
- les consignes de sécurité sont respectées,
- le secouriste respecte les indications verbales du DAE.
|
EntretienLe DAE doit toujours être en bon état de marche, vérifié et
immédiatement disponible. Il doit être installé dans un endroit
accessible avec l’ensemble de ses accessoires.
Tests automatiques.La plupart des DAE réalisent des auto-tests à des intervalles
réguliers lors de la mise en place de l’accumulateur et lors de leur
mise en marche. Un signal lumineux indique tout dysfonctionnement.
Vérifications périodiquesDes vérifications périodiques du DAE permettent de s’assurer de son bon état de fonctionnement.
Avant chaque utilisation (ouverture d’un point d’alerte ou de premiers secours ou à la prise d’une garde)L’opérateur DAE doit vérifier avant chaque utilisation que :
- le DAE a réalisé correctement ses auto-tests (absence d’indication de dysfonctionnement interne) ;
- l’appareil et le câble des électrodes ne présentent aucun dommage externe ;
- le module externe ou la carte mémoire est correctement installé ;
- la batterie est chargée (batterie rechargeable) et installée correctement ;
- les électrodes ne sont pas arrivées à péremption ;
- tous les accessoires nécessaires à la réalisation de la DAE accompagnent l’appareil.
Après chaque utilisationAprès chaque utilisation, le DAE doit être remis en état, nettoyé et vérifié. Il faut :
- s’assurer que les données en mémoire ont été sauvegardées sur
un ordinateur ou imprimées en respectant les procédures de l’organisme
ou de l’association ;
- nettoyer le boîtier du DAE ainsi que le câble, avant le
retrait de la batterie, à l’aide d’un chiffon ou d’une serviette, en
utilisant des produits nettoyants et/ou désinfectants conformément aux
recommandations du fabricant (voir mode d’emploi) ;
- laisser sécher l’appareil avant de le remettre dans sa housse ;
- si le DAE est équipé d’un accumulateur rechargeable, le changer systématiquement puis mettre en charge l’accumulateur utilisé ;
- remplacer le matériel utilisé (électrodes, rasoir, serviette absorbante…) et le mettre dans la housse de l’appareil ;
- enfin, replacer le défibrillateur automatisé en position de stockage.
Avant d’utiliser pour la première fois un défibrillateur automatisé,
l’utilisateur doit toujours prendre connaissance des recommandations du
fabricant indiquées sur le mode d’emploi.
En aucun cas le secouriste ne doit modifier la configuration et
les préréglages effectués par le médecin responsable de l’appareil.
Remplacer la batterie ou batterie faible.
Les batteries du défibrillateur sont remplacées lorsque :
- l’appareil demande de remplacer la batterie,
- l’affichage sur l’écran est faible ou clignote,
- les invites vocales sonores sont faibles ou peu claires,
- le défibrillateur s’éteint ou ne s’allume pas.
Heure et date affichées incorrectesSi l’heure ou la date affichée ou imprimée est incorrecte,
prévenir le médecin responsable de l’appareil pour modifier les
paramètres du défibrillateur automatisé.
Contacter le technicienSi l’utilisation de l’appareil devient impossible, il est
indispensable de mettre le défibrillateur hors service et de prévenir le
responsable de l’appareil pour contacter un technicien agréé pour
assurer sa réparation.
Transmission des donnéesChaque fois que le DAE est utilisé, des données comme
l’électrocardiogramme, l’heure de survenue des analyses, des chocs sont
mises en mémoire par l’appareil. Elles permettent au médecin responsable
de l’utilisation du DAE une analyse rétrospective de l’intervention, le
recueil des données complémentaires et des analyses statistiques des
interventions avec utilisation du DAE.
En fonction du modèle de l’appareil, ces données, stockées dans une
mémoire interne ou externe ou sur une carte informatique, doivent être
sauvegardées par transfert sur une imprimante ou sur un ordinateur
directement ou indirectement (modem, transmission filaire ou par GSM).
administration d’oxygène au cours d’une ventilation artificielle avec un insufflateur manuel.Technique 9.2IndicationsL’administration d’oxygène par insufflation est nécessaire chaque
fois que le secouriste est amené à réaliser une ventilation
artificielle en utilisant un insufflateur manuel et qu’il dispose d’une
source d’oxygène. Elle est réalisée dès que possible sans toutefois
retarder la mise en oeuvre de la RCP.
JustificationL’enrichissement en oxygène de l’air insufflé au cours d’une
ventilation artificielle réalisée à l’aide d’un insufflateur manuel,
accroît l’efficacité des manoeuvres de réanimation en amenant plus
d’oxygène à l’ensemble de l’organisme.
MatérielFigure 9.10 : Insufflateur manuel et son ballon réserve d’oxygèneL’adjonction d’un dispositif appelé « ballon réserve » permet d’obtenir à
l’intérieur de l’insufflateur manuel une concentration d’oxygène
pouvant atteindre 85% à un débit de 10 litres par min.
Le ballon réserve est un ballon souple placé avant la valve d’admission des gaz frais.
Il est alimenté par l’intermédiaire d’un tuyau d’arrivée
d’oxygène (relié à une bouteille d’oxygène) entre le ballon réserve et
la valve d’admission des gaz frais.
Le secouriste n’utilisera pas les insufflateurs manuels dont
l’administration d’oxygène se fait directement dans le ballon
autoremplisseur.
Principe de fonctionnement (fig. 9.11)Pendant l’insufflation, la valve d’admission des gaz frais est fermée et l’oxygène s’accumule dans le ballon réserve.
Pendant l’expiration, le ballon autoremplisseur se remplit avec l’oxygène qui arrive directement de la bouteille et du ballon réserve.
Une valve d’entrée d’air permet la pénétration d’air dans le ballon autoremplisseur si l’arrivée d’oxygène n’est pas suffisante.
Une soupape de surpression permet la sortie d’oxygène du ballon réserve si l’alimentation en oxygène est trop importante et ce pour éviter son éclatement.
Figure 9.11 : principe de fonctionnement du ballon réserve en oxygène
(a) Insufflation – (b) ExpirationRéalisationLors de l’utilisation d’un insufflateur manuel, pour administrer de l’oxygène il faut :
- connecter le tuyau de raccordement de l’oxygène au débitmètre puis au ballon réserve,
- raccorder le ballon réserve à l’insufflateur manuel,
- régler le débit d’oxygène
Débit d’oxygèneLe degré de gonflement du ballon réserve permet de régler
initialement le débit de l’arrivée d’oxygène au niveau du débitmètre de
la bouteille d’oxygène.
Afin d’obtenir une insufflation à 100 % d’oxygène régler initialement le débit comme indiqué dans le tableau 9.2.
Age
| Débit (l/min)
|
Nouveau né et nourrisson (< 1 an)
| 3
|
Enfant (1 à 8 ans)
| 8 ou 9
|
Grand enfant (8 à 15 ans)
| 12
|
Adulte (> 15 ans)
| 15
|
RisquesLa ventilation artificielle en oxygène ne peut être nocive en pratique secouriste.
EvaluationPoints clés Au cours des insufflations, le ballon réserve doit successivement :
- se remplir lors de l’insufflation,
- se vider lors de l’expiration de la victime..
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Si le ballon réserve reste aplati complètement, il faut :
- s’assurer qu’il existe de l’oxygène dans la bouteille,
- s’assurer que l’oxygène « débite bien » à l’extrémité du tuyau
d’arrivée d’oxygène et que ce tuyau est correctement raccordé au ballon
réserve,
- ajuster le débit d’oxygène.
L’absence d’arrivée d’oxygène ne doit en aucun cas faire interrompre
la ventilation artificielle à l’aide de l’insufflateur manuel. Ce
dernier permet de réaliser grâce à ses valves de sécurité une
ventilation artificielle à l’air.
Procédure d’entretien après utilisationLes procédures d’entretien du ballon réserve sont les mêmes que celle de l’insufflateur manuel.
Le ballon réserve est stocké avec et de la même manière que l’insufflateur manuel.
Comme dit précedemment, ce cours ne dispense en aucun cas la formation PSE, ce n'est qu'un support ou une aide, il peut
être également légèrement différent selon les SDIS, pour plus
d'informations n'hésitez pas à poser une question.